Nicolas DEMORAND, journaliste et co-animateur de la matinale de France Inter depuis 2017, j'apprécie la singularité de son engagement éthique et humour sur les ondes.
Intérieur nuit, dont je salue en premier lieu la puissance poétique du titre. Un récit détonnant et brut du parcours de vie d'un malade mental, comme il l'écrit de sa plume. Une mise à nu qu'il narre sans détour, il bouleverse le lecteur dans un voyage aux teintes de ces états physiques et psychiques. Les évènements rythment le quotidien de la maladie, des maux de tête et douleurs qui le rongent de l'intérieur, la liste incommensurable des anxiolytiques qu'il consomme, les errances médicales chez les psys et les rares moments de répit. Il évoque même l'anxiolytique suprême le suicide, celui qui survient naturellement quand tout a échoué.
A dévorer...
"Je suis bi-polaire et j'assume de le dire ainsi. Ma bipolarité me définit pleinement, elle me colle à la peau, elle absorbe mon énergie (pour une phase d'euphorie, neuf de dépression), elle obscurcit ma vue et ma vie. Elle constitue mon identité pour la raison élémentaire qu'elle est, aussi, un trouble de l'identité. Je précise les choses car un discours d'époque, plein de bonnes intentions, engage à préférer une autre formulation : "Je souffre d'un trouble bipolaire" ou "de bipolarité". L'idée, un poil gnangnan, est de ne pas faire de sa maladie une définition de soi. Aux bipolaires, on cite les cancéreux qui disent "J'ai un cancer" et, par là, distinguent leur personne du mal qui les touche."
Nicolas DEMORAND, Intérieur nuit, Les arènes, 2025.

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