Chaque semaine, un ou deux haïkus à lire à voix haute...

Une invitation à rêver la forme du monde, dans un état d'esprit haïku ...

 

Dans la démarche des ateliers d'écriture, j'ai ouvert un espace dédié au haïku, en vous livrant les grands principes de la philosophie du haïku. Une invitation pour en écrire pour soi et à partager.

Chaque semaine, j'écris un haïku, pour le plaisir d'échanger sur ce langage poétique. 

Haïkus

Le Haïku est un art poétique japonais, comme le monde des arts au Japon, il possède ses propres règles et principes, et ses grands maîtres haïkistes : Bashō, Buson, Issa et Shiki, des noms que vous connaissez peut-être.

Le Haïku raconte une scène

Le haïku, un poème minuscule, initialement constitué de 3 vers, dix-sept syllabes (5/7/5), huit à quinze mots – provoquerait chez le lecteur-auditeur, selon Roland Barthes, un petit incendie mental ! Le genre Haïku est image !

Il est bref, concis, sobre, dans un langage simple, sans le moindre effet de rhétorique poétique. 

Il se construit sur un rythme qui lui est propre, en jouant sur les contrastes : court-long ou long-court en deux lignes (3-6-2). Ou sous la forme court-long-court (5-7-5), une autre forme qui pousse à la créativité, à l’innovation littéraire. La place des différents idées qui constituent la scène pourrait se rapprocher  :

- La ligne 1 lieu ou objet au début de la scène ;

- la ligne 2 ce qui se voit de la scène ;

- La ligne 3 la chute, sur un plan plus resserré.

Le haïku invite à la contemplation d’une scène de la nature ou autre dans l'instant présent, il y a un lien puissant entre le monde de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, une tension entre l’éphémère et l’impermanence.

Le haïku invite à une interprétation du lecteur/lectrice, il est en quelque sorte inachevé.

Trouvez une scène ou un objet qui vous inspire et laissez venir les mots le plus simplement...

 

Photographie Corinne Paquin & Vitrail d'Auréline CALOT

 

En posture d'observateur attentif ...

Le haïku est une sensation, une émotion passagère, presque fugitive qui traverse l’instant présent, il émerveille, il étonne. Il nécessite un détachement de l’auteur.

Le « je » donne un sens à la scène, mais il n’est pas intégré dedans. C’est une connexion entre vous et la nature, vous et la scène.

Pour Bashō, le haïku n’est pas dans la lettre mais dans le cœur. Il s’efforce d’exprimer la beauté contenue dans les plus simples choses de la vie.  Par l’allusion, par le non-dit, il fait appel à la sensibilité du lecteur. 

 

Le haïku de la semaine de Corinne Paquin

 

Astre jaune paille

derrière le chêne bruni

promesse d’un jour

7/11/2025 15 :09

Des robes du soir

De la mousseline à la soie

Paul Poiret en fête

19/10/2025 16:25

 

Tonnerre et brèches de lumière dans le ciel noir,

incendie en soi

 12/10/2025 : 12:35

 

Crochets de feuilles

voile blanc à l’horizon

 songe d’un éveillé

07/10/2025 15 : 17

 

Ce sont des haÏshas quand les haïkus sont illustrés d'une peinture ou d'une illustration ou d'une photographie.

Des feuilles éparses mordorées de châtaignier -

Une saison s’en va

 

Photographie  Corinne Paquin

16/11/2025 17:27

Courbes ensevelies

Sous l’épaisseur d’un nuage

Luberon à l'aube

Photographie  Corinne Paquin & Sculpture Yasuo Misoui

01/11/2025 13:40

Cœur qui bat contre

les errances des cris urbains

artistes de la nuit

Photographie Corinne Paquin  & illustration Abel Ekors Neto

05/10/2025 18 : 46

 

Un arbre perdu

dans le cloître des collines

vers le ciel s’élève

 

Photographie Corinne Paquin  

30/09/2025 15 :00

 

D’un éclat ivoire

dans sa ronde elle médite

la marche du monde

 

Photographie Corinne Paquin  & peinture Grataloup

15/09/2025 9 : 15